Le lac KivuExtraction du gaz Valorisation du gaz Risque naturel


LE PHENOMENE D'EX-SOLUTION ET L'AUTO-SIPHON

Limite de saturation et de dégazage CO2..

Auto-siphon en fonctionnement au lac Kivu.

 

L'ex-solution est le phénomène de formation de bulles de gaz dans un liquide parvenu à saturation. La limite de saturation d'un gaz dans un liquide dépend de deux facteurs qui sont la quantité totale de gaz dissout et la pression du liquide (c'est-à-dire la profondeur dans le cas d'un lac).

La formation de bulles peut se produire soit en augmentant la quantité de gaz dissout dans l'eau soit en diminuant la pression (c'est-à-dire la profondeur). Si l'une de ces deux conditions est remplie, et si la courbe de saturation est atteinte, il se forme alors dans l'eau de petites bulles de gaz qui vont remonter vers la surface.
Ces petites bulles entraînent vers le haut du liquide déjà sursaturé en gaz. De nouvelles bulles apparaissent au sein de ce liquide. Au cours de leur ascension, la taille des bulles augmente. Une réaction en chaîne est amorcée. L'ex-solution, une fois enclenchée, va se développer rapidement par un processus en avalanche.

Si le phénomène n'est pas contrôlé, il se produit à la surface du liquide une véritable explosion d'une émulsion d'eau et de gaz. C'est exactement ce phénomène qui peut être observé lorsqu'on débouche une bouteille de champagne ou de limonade : en faisant chuter la pression à l'intérieur de la bouteille les bulles du gaz qui était dissout se forment brutalement et remontent à la surface en entraînant le liquide.

C'est aussi, à grande échelle, le phénomène qui a produit la catastrophe du lac Nyos (Cameroun) dans la nuit du 21 août 1986. Dans les eaux profondes du lac, la limite de saturation s'est trouvée dépassée ; le processus d'ex-solution s'est amorcé et s'est développé dans l'ensemble des eaux du lac par une réaction en chaîne. Une explosion gazeuse a projeté dans les airs une colonne d'eau à une hauteur dépassant 80 m. Il y a eu retournement violent de l'ensemble des eaux du lac.
L'énorme quantité de gaz carbonique libéré, étant plus dense que l'air, a ensuite " coulé " dans les vallées avoisinantes en asphyxiant toute forme de vie jusqu'à 30 km du lac. 1800 personnes on ainsi péri du fait de cette catastrophe.